Koltès : « Faire du théâtre est la chose la plus superficielle, la plus inutile du monde et du coup on a envie de le faire à la perfection. «
Louis Jouvet : « Il n’y a pas de théâtre sans fraternité ».
Rozenn Trégoat : Après une maîtrise autour de l’écriture contemporaine d’Ex-Yougoslavie, elle entre au Conservatoire d’Art Dramatique de Rennes. Son travail se tourne davantage vers la mise en scène. Elle fonde en 2011 avec Christelle Kerdavid et Romain Coquelin la compagnie théâtre Ostinato. Elle met en scène des auteurs contemporains tels que Denis Kelly, Stefano Massini, Joël Pommerat, Nicoletta Esinencu, Fausto Paradivino. Elle travaille également à adapter sur scène des textes non théâtraux tels que la bande dessinée de Marjane Satrapi Broderies ou dernièrement Le film de Damian Szrifon Les Nouveaux Sauvages. Ses choix de textes se portent essentiellement sur des questions de sociétés traitées avec humour en mettant au centre un ludisme scénique.
Alice Millet : Après une licence d’art du spectacle, Alice Millet entre à l’école du TNB en 1997 (direction JP.Wenzel). Depuis 18 ans elle est interprète dans de nombreux projets théâtraux d’écriture contemporaine. Elle est aussi regard extérieur et metteur en scène pour des projets singuliers (BCDG d Udre-Olik, sur la nappe M.Rouxin …) et pour de nombreux ateliers amateurs . Cette saison elle joue Montorin de T.Beucher, Polyphème de Version 14 et Camping interdit de B.Sicat.
Comment définissez-votre votre travail artistique avec les comédiens amateurs ?
Notre collaboration artistique a débuté lors d’un atelier étudiant à Rennes 1 en 2015. Depuis, nos choix de textes se portent sur des auteurs contemporains où se mêlent humour, questions de société et intensité dramatique. Notre direction d’acteur est marquée par nos parcours différents et notre complémentarité en tant que metteure en scène et comédienne. Nous avons à cœur que notre exigence commune serve joyeusement la rencontre du texte avec le groupe.
Quelle est la rencontre artistique qui t’a marquée ?
Rozenn : Il y a deux rencontres artistiques qui m’ont marquées tout d’abord celle avec Mélanie Leray, dont j’ai été assistante, qui m’a permis de découvrir un jeu et une direction d’acteur proche du jeu cinématographique et de construire des images poétiques et esthétiques insérées dans la mise en scène. Ensuite, il y a un travail de mise en scène que j’ai mené à Téhéran avec des acteurs francophones iraniens. Ce projet s’est déroulé durant la période des fortes manifestations à la réélection d’Ahmadinejad en 2009. Ce travail mené de manière clandestine, car sujet à la censure, m’a fait prendre conscience de la force du théâtre notamment engagé et de la nécessité de s’emparer de ce moyen d’expression précieux.
Alice : Dans ma formation à l’école du TNB et dans mon parcours professionnel j’ai rencontré de grands metteurs en scènes (M.Langoff, C.Régy, C.Pauthe …). La rencontre de leurs univers artistiques puissants m’a intensément marquée. Ce qui me guide toujours dans mon travail d’interprète, c’est la comédienne F.Bette qui me l’a transmis. Cette nécessité d’être dense, généreuse et libre dans chaque geste, chaque traversée du plateau, tout en se laissant être poreuse à l’instant, à la rencontre avec l’autre, avec l’écriture.