metteur en scène, comédienne, plasticienne.
Quelle est la rencontre artistique qui t’a marquée ?
La rencontre de deux disciplines : mes études aux Beaux arts qui ont aiguisé mon sens de l’esthétique et du cadrage, et le conservatoire qui m’a donné le plaisir du jeu, le goût pour les textes et la rigueur nécessaire pour les faire entendre.
Plus particulièrement je reste marquée par le travail avec André Markovitch autour d’un texte de Pouchkine. Un travail d’une précision extrême où chaque son, chaque silence est dense et résonne. De là me vient aussi un gout prononcé pour les auteurs russes.
Le travail avec Nasrin Pouhosseinni sur la respiration, la voix et l’énergie corporel a également été d’une grande importance.
Comment définis-tu ton travail artistique avec les comédiens amateurs ?
Je crois que ma manière de travailler avec des amateurs ne diffère pas de celles avec les professionnels. Dans les deux cas il y a la rencontre, on se jauge, on apprend à se connaître, à s’écouter, on se dévoile, on se fait confiance. Ce qui m’intéresse particulièrement c’est de travailler avec la singularité de chacun, avec ses forces, ses faiblesses, que les comédiens apprennent à les apprivoiser, à en jouer. J’aime quand on réussit à découvrir quelque chose de nouveau en soi (peut être des restes de mes envies d’archéologie !).
Et ce que j’aime vraiment par dessus tout, c’est la liberté. Amener le comédien à faire des propositions, que cela émane de lui, qu’il trouve sa place sur scène, avec les autres. Être alors une sorte de garde-fou. On va expérimenter, bidouiller, prendre des risques, oser faire ce qu’on ne connait pas. C’est sûr, on va se planter ! Et recommencer, et se planter encore et recommencer… mais dans la bonne humeur, alors ça va.
Une (courte) citation qui te plait ?
« L’art c’est beau, mais c’est du boulot. »
Karl Valentin
Courte biographie
Je suis diplômée des Beaux-Arts et du Conservatoire national de région de Rennes en Art dramatique, c’est donc naturellement que je me suis dirigée vers des formes d’arts transversales.
En 2002, j’intègre le GEPS (Groupe d’expérimentation plastique du sonore) et crée des installations sonores corporelles et poétiques. J’aime découvrir et mettre en scène les écritures contemporaines, faire de nouvelles rencontres, et répondre à de nouvelles demandes qui m’obligent sans cesse à réinterroger ma pratique. Par ailleurs, je participe à la réalisation de marionnettes et d’accessoires de scène. Je poursuis aujourd’hui ma recherche autour des formes marionnettiques, mêlant jeu d’acteur, théâtre de matière et arts visuels. En 2012, j’ai participé à la création de Kislorod, un collectif indisciplinaire.