à la Maison d’arrêt des hommes de Rennes
en partenariat avec la Ligue de l’enseignement
animé par Alexandre Koutchevsky et Guillaume Doucet
lundi 14 au vendredi 25 avril 2008
Objectifs de l’atelier :
– s’inscrire dans un projet artistique collectif.
– expérimenter différents champs artistiques : l’écriture, le jeu et la mise en scène.
– prendre appui sur un texte littéraire et une création théâtrale professionnelle pour développer sa propre réflexion et sa propre créativité.
1ère étape : l’atelier d’écriture par Alexandre Koutchevsky
L’atelier propose une série d’exercices d’écriture permettant d’entrer pas à pas dans la matière des mots, des sons, des sens, d’en jouer pour en jouir. Apprendre à peser ce que disent les mots. Il ne s’agit pas de savoir forcément pourquoi on écrit mais comment on fait pour que ce qu’on écrit soit partageable. On s’intéresse à la mécanique de l’écriture. L’objectif principal de l’atelier pourrait être résumé ainsi : apprendre à passer du flou au net. Parvenir à rendre net ce qu’on veut dire.
Le texte de Patrick Ourednik constitue une source importante de matériaux pour un atelier d’écriture. On peut nommer deux lignes de travail :
1 – Partir du rapport entre la « grande Histoire » qui se raconte dans les livres d’Histoire, et la petite histoire, les milliers de petites histoires qui sont celles des individus, celles qui se racontent dans les romans, les films, les fictions. Comment notre histoire individuelle s’inscrit-elle toujours, d’une manière ou d’une autre, dans l’Histoire? Comment nos petits récits personnels finissent par construire le grand récit de l’Histoire? Et réciproquement, comment l’Histoire pèse toujours sur nos existences personnelles?
2 – On peut également s’appuyer sur la façon même dont le texte Europeana est écrit sur la page. Que faire des petits commentaires de la marge ? Cette coexistence d’un texte principal et de ses marges ouvre sur toute une série d’exercices stimulants, jouant sur le décalage, l’humour ou la gravité du point de vue en marge.
2ème étape : l’atelier de mise en jeu par Guillaume Doucet
L’atelier consiste en une mise en lecture des textes écrits pendant l’atelier d’écriture. Les participants travaillent le jeu, la voix, et esquissent des gestes et des déplacements qui permettent une mise en scène légère des textes, la feuille à la main. La question est posée de comment pourrait-on faire entendre au mieux ce texte qu’on a sous la main ? Est-ce que c’est debout, de dos, clamé ? Ou bien assis face au public, chuchoté ? etc.
Les participants sont invités à prendre chacun en charge la mise en scène d’un ou plusieurs textes qui ne sont pas forcément les leurs, de même qu’un participant peut devenir lecteur du texte d’un autre, et ainsi de suite. Si bien qu’un participant peut se retrouver auteur d’un texte, acteur d’un autre, et metteur en scène d’un troisième. L’atelier porte donc aussi bien sur le jeu d’acteur et la lecture publique par l’acteur, que sur des expérimentations simples de mises en scène.
3ème étape : la représentation
Les spectateurs découvrent la présentation des textes produits pendant l’atelier d’écriture, mis en scène et joués par les participants. L’après-midi se poursuit par la présentation de la version courte du spectacle Europeana, une brève histoire du XXème siècle.
Et après…
L’idée est de créer un écho à cette aventure artistique à l’extérieur de la maison d’arrêt. Il s’agit de garder une trace de ce qui s’est passé dans l’atelier et d’en rendre compte à travers différents médias : la radio et internet.
Une captation audio est réalisée pendant l’atelier par Faye Atanassova-Gatteau. Sous réserve de l’accord de chaque participant et de l’autorisation de l’administration pénitentiaire, les textes écrits dans le cadre de l’atelier seraient rassemblés dans un recueil et mis à disposition à la bibliothèque de la Maison d’arrêt. Les textes seraient également publiés sur le site internet du Théâtre du Cercle et diffusés sur Radio Campus Rennes.