auteur, metteur en scène, comédienne
Quelle est la rencontre artistique qui t’a marquée ?
Des personnalités comme François Tanguy, Marie Vayssière, Solange Oswald, ainsi qu’un long séjour de vie bruxellois – 9 ans – ont fortement marqué mes débuts sur la feuille et sur le plateau, ainsi qu’un certain regard sur la vie…
Comment définis-tu ton travail artistique avec les comédiens amateurs ?
Des moments très intenses ; des rencontres qui font avancer de part et d’autres. Mon travail serait forcément différent si je n’avais pas eu l’opportunité de le confronter à la pratique amateure, à des regards neufs et dépourvus de savoir-faire. J’aime bien la capacité d’un groupe à faire voler en éclat les idées reçues, les techniques. J’aime bien l’idée de prendre un risque ensemble. Les comédiens amateurs ont généralement beaucoup de liberté, et ils exigent d’un artiste professionnel d’être très précis dans ce qu’il propose. Ça demande de s’adapter, se remettre en question / d’inventer à chaque fois le processus magique qui amène à fabriquer du théâtre. En se basant sur le moment présent, la présence de chacun… C’est très riche.
Une (courte) citation qui te plait ?
« Talk low, talk slow, and don’t say too much »
John Wayne
Courte biographie
Sandrine Roche est auteure, comédienne et metteur en scène. Elle étudie les Sciences Politiques avant de devenir chargée de production pour des compagnies et festivals. Elle s’installe à Bruxelles en 1998 et intègre l’école de théâtre Lassaad, à l’issue de laquelle elle devient comédienne.
En 2001, le metteur en scène B. Bompard lui commande le texte Itinéraire sans fond(s) – bourse Beaumarchais – qu’il créé en 2003 à la Scène Nationale d’Annecy et dans lequel elle joue. Elle co-fonde en 2003 le collectif La Coopérative des Circonstances, qui investit trois espaces du Parc de la Villette à Paris, puis les galeries souterraines de Tour & Taxi à Bruxelles. Elle collabore aux mises en scène bruxelloises d’Amanda Kibble (Ratoon compagnie) et Christophe Morisset (compagnie du Cuivre) ; rencontre le compositeur Rodolphe Minuit avec qui elle crée Rosa, trio à trois en tant qu’auteure, interprète, et trompettiste.
En 2005, elle reçoit la bourse découverte du CNL pour REDUCTO ABSURDUM de toute expérience humaine (éditions Théâtrales 2015), puis l’aide à la création du CNT en 2007 pour CARNE, premier volet du dyptique La permanence des choses, essai sur l’inquiétude, qu’elle met en scène en 2009 (édition Les Effarées – 2013). Le second volet, Yèk, mes trois têtes est sélectionné par le comité de lecture de France Culture en 2010 (diffusion en novembre 2014).
En 2010, elle débute une série d’ateliers de création avec des enfants au Théâtre du Cercle, qui donneront naissance au texte Neuf petites filles (push & pull), lauréat des Journées de Lyon des auteurs de théâtre 2011 (Éditions théâtrales 2011). Le texte a reçu l’aide à la création du CNT en 2012 ; il sera créé par Philippe Labaune et Stanislas Nordey en 2014. Elle termine fin 2012 l’écriture d’Un silence idéal, ainsi que RAVIE, une adaptation de la Chèvre de Mr Seguin pour le marionnettiste Luc Laporte (éditions Théâtrales – 2013). Elle dirige jusqu’à la fin 2014 un travail théâtral avec des adolescents d’Ille-et-Vilaine et des Côtes d’Armor, pour l’écriture de sa pièce Des cow-boys. Elle vient de terminer l’écriture de Mon rouge aux joues (variations chromatiques sur le petit chaperon rouge) pour Allison Corbett et le Théâtre de Mazade.
Sandrine Roche a créé en 2008 l’association Perspective Nevski*, avec laquelle elle réalise un travail de plateau autour de son écriture.